Note d’intention des Éditions du Tourneciel

Enfant chéri des muses, mais parent pauvre de la littérature, la poésie continue à susciter préjugés et malentendus. Parce qu’on la prétend illisible, elle serait invendable. Et parce qu’on la pense inutile, on la déclare superflue, là où nous la croyons essentielle.

Un éditeur la met-il en bonne place dans son catalogue, et il passe pour naïf, inconscient ou, au mieux, dangereusement passionné.

Ceux qui ont depuis longtemps tenté l’aventure de cette voie étroite et qui s’y maintiennent courageusement comme sur un fil toujours davantage élimé sont autant des funambules que des résistants !

En leur emboîtant le pas, les Éditions du Tourneciel n’aspirent aucunement à leurs mérites. Nous les avons simplement rejoints pour répondre au découragement des petites maisons qui ont fini par jeter l’éponge.

Proposer une logique de collection

Si " Le Chant du merle ", collection qui a ouvert le bal, était promis à un faible tirage parce que le Journal intime d’un inconnu avait peu de chances de dépasser le cercle confidentiel de lecteurs avertis, cette première collection n’a pas moins permis de gagner de nouveaux adeptes à la poésie.

La collection du " Miroir des échos", qui associe des écrivains et des plasticiens, contribue tout autant à élargir son audience, dans la mesure où les résonances obtenues se sont rapidement propagées au-delà de leurs seules expressions artistiques respectives.

Cette conquête de nouveaux lecteurs de poésie est aussi la principale ambition des dernières-nées, les collections quasi jumelles de " L’écureuil volant " et de la " Fladdermüs ", l’une dédiée aux auteurs de poésie francophone et l’autre à ceux qui promeuvent la richesse de notre dialecte alsacien en illustrant son formidable potentiel littéraire.

Rien qu’oser...

En somme, plusieurs collections au service d’un seul et même projet : donner à lire et à entendre la poésie. Et pour ce faire, se méfier de la mode, du convenu, des théories et du culte du maudit. Mais accueillir, au contraire, le jeune, l’original, l’inédit. Et oser avant tout le risque. Y compris celui de se tromper et de se contredire.

Rien qu’oser... oser pour la promesse de la rencontre et la joie du partage !